Taxe sur les pourboires : vers une fin de non-recevoir ?

By Food'n Feed

Publié le 2025-09-08

Depuis la loi de finances 2022, les pourboires volontaires (en espèces ou par carte bancaire) remis aux salariés en contact avec la clientèle et dont la rémunération ne dépasse pas 1,6 SMIC (environ 2 827 € brut en début 2025) sont exonérés de cotisations sociales et d’impôt sur le revenu. Ce dispositif, qui concerne au premier chef les métiers de la restauration (singulièrement les serveurs), mais aussi les coiffeurs et autres métiers de proximité avec la clientèle, a été prolongé jusqu’au 31 décembre 2025. Même exonérés, ces pourboires doivent être déclarés dans la déclaration de revenus, notamment dans des cases spécifiques comme 1PB ou 1PC. Cela permet de les exclure de base imposable, mais pas du revenu fiscal de référence, qui sert à calculer certaines aides ou taxes.

Mais le bruit a couru, dans l’été 2025,  que le gouvernement Bayrou envisagerait de mettre fin à cette exonération dans le cadre du budget 2026, dans le but de réduire les dépenses publiques… Cette perspective a aussitôt suscité une forte opposition chez les professionnels du secteur. Ainsi, l’Umih (qui représente les deux tiers des acteurs du secteur) a diligenté deux enquêtes dont les résultats sont sans appel sur les menaces directes de la mesure sur l’attractivité des métiers du secteur. Dans un communiqué de presse, le syndicat indique que les salariés comme les employeurs rejettent unanimement la possible création d’une « taxe sourire » et l’accueil qui mettrait en péril la motivation, le pouvoir d’achat et l’attractivité des métiers de l’ensemble des CHRDT cafés, hôtels, restaurants, discothèques, traiteurs), secteur déjà fragilisé par la crise sanitaire et l’augmentation des coûts de production.

Dans la mesure où il est possible que le gouvernement susnommé traverse quelques turbulences et que les objections émises par l’Umih sont plus que recevables, gageons que l’hypothèse de taxer à nouveau les pourboires restera un pétard mouillé.

 

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